Astana

Astana, ce n’est pas seulement le nom d’une équipe cycliste du tour de france, mais aussi – et d’abord – la nouvelle capitale du Kazakhstan. La capitale a été deplacée d’Almaty en 1997 et depuis, la nouvelle capitale est en chantier permanent. C’est le projet du président kazakhe et cela se sent…

La pyramide de Norman Foster

La pyramide de Norman Foster

La nouvelle ville est dessinée en fonction des désirs du président et la maison blanche, son palais, trône en bonne place sur l’axe principal. Toutes les entreprises étatiques

ont été déplacées à Astana dans des bureaux futuristes. S’ajoutent à cela des shoppings centers à l’américaine débordant de boutiques de luxe et des projets bizarro-mégalos comme la pyramide: à la fois salle de concert et palais de la paix et des religions.

En faisant réaliser le tout par des architectes de renom, on obtient une sorte de Dubaï des steppes qui force malgré tout le respect et impressionne les visiteurs. Malheureusement, bien peu de l’identité kazakhe se retrouve à Astana et ce genre d’exercice n’a pas toujours été couronné de succès dans le passé. Seul le temps dira si le président Nazarbaiev a réussi son pari. Pour vous faire une idée, il est possible de visiter la ville virtuellement sur son site internet: http://www.astana.kz/en/

Posted in Kazakhstan | 2 Comments

Bichkek

2’700km, 26’000m de dénivelé: BICHKEK

Depuis le lac Issyk-Kul et après plusieurs kilomètres de gorge, nous avons la possibilité de prendre soit une autoroute toute neuve, bien large soit de continuer avec les nids de poules et les chiens qui  nous courent après. Nous prenons l’autoroute avec un bitume flambant neuf permettant d’afficher 30km/h au compteur! On arrive assez vite à Bichkek les yeux rivés sur le GPS pour trouver l’hôtel dans ces rues débordantes de circulation chaotique comme nous pouvions nous y attendre.

A nous la capitale, les grands restaurants, un peu de repos et de visites culturelles avant de quitter ce beau pays.

Bichkek est une assez grande ville d’environ un million d’habitant. Nous retrouvons avec étonnement quelques grandes marques occidentales dans les magasins. Nous découvrons, en fait, tout simplement des magasins mieux achalandés. Les bouteilles de vodka n’ont plus la majorité sur les étalages. Ces derniers temps, nous entrions dans les shops comme des enfants en y cherchant des produits nouveaux. Nous étions satisfait lorsque nous trouvions un morceau de fromage.

Les touristes sont de passage dans cette ville. Nous croisons quelques expatriés américains.  Les Etats-Unis possèdent une base militaire à l’aéroport de Manas en soutien des opérations en Afghanistan.

Nous nous promenons à pied en admirant de gros bâtiments soviétiques sur grands boulevards du centre. Nous flânons dans quelques parcs qui sont quelques peu laissés à l’abandon.

Nous sommes à la porte de notre troisième stan. Nous prenons l’option taxi jusqu’a Almaty pour ne pas faire deux fois la route en vélo. En effet, pour rejoindre ensuite l’Ouzbékistan, nous reviendrons sur nos pas jusqu’à la frontière avant Bichkek.

Nous chargeons les vélos dans le taxi qui est censé nous conduire sur 240km. Un premier contrôle policier lui fait remarquer que l’assurance du véhicule est perimée. Dommage, ce taxi ne pourra pas passer la frontière! Nous chargeons nos vélos dans une autre voiture avant de passer les douanes. Nous prenons nos sacoches et nos visas laissant le chauffeur et nos vélos dans la file. Pour nous les formalités douanières se passent très bien et rapidement. Par contre, chaque voiture est contrôlée au peigne fin et il y a plus d’une centaine de véhicules de toutes sortes. Etant du côté kazakh, il nous est impossible de voir si la voiture est toujours dans la file. Les douaniers ne sont pas non plus interessés à nous aider. Nous attendons patiemment en espérant que le chauffeur n’ait pas fait demi-tour. Nous passerons plus de frontière en laissant nos vélos a un inconnu!

Après cinq heures d’attente au bord de la route, notre taxi passe enfin la barrière. Nos vélos sont toujours là et nous pouvons nous installer dans “la Formule 1″ jusqu’a Almaty.

La circulation est dense et nous arrivons  supris sur le péripherique de la ville. Il y a quatre piste et des voitures partout! Nous rejoignons l’hôtel à 22h00. Notre réservation  téléphonique en russe a fonctionné!

Posted in Kirghizistan | 1 Comment

A vélo au Khirgizstan

Un autre stan et quelques différences…

On apprécie beaucoup la qualité des routes. La majorité sont asphaltées. L’entretien laisse cependant souvent à désirer et nous force souvent à éviter bosses et nids de poules.

Le plus incroyable ce sont les chauffeurs. La majorité possède une vieilles Mercedes série 200 ou Audi 100 importée. Elles sont puissantes et quand tu ne connais pas la pédale de frein, les contours peuvent être délicats à gérer. Ce n’est souvent qu’en plein milieu de virage quand la vitesse semble vraiment trop excessive que le conducteur déplace son pied vers la pédale de frein, oups!

Direction Kyzart

Direction Kyzart

Heureusement, les routes sont larges et il y a presque toujours un bas-côté pour s’échapper. C’est très utile quand celui qui dépasse en sens inverse ne semble pas avoir remarqué que tu étais en face et que cela ne passera pas.

Il vaut aussi mieux se retirer un peu quand le chauffeur trop curieux tournent tellement la tête qu’ils s’approche dangereusement de toi. Les conducteurs ne regardent pas beaucoup la route en général. Les marches arrières se font aussi au bruit. (pas de bruit: c’est bon…)

Nous doutons très souvent de la validité des permis de conduire, surtout lorsque le conducteur est un enfant de 12 ans.

Certaines voitures s’arrêtent au bord de la route pour la “pause vodka”: Le capot sert de bar et toute l’équipe (jusqu’à 12 personnes dans une Audi 100) se partage une bouteille de vodka! Nous avons, pour notre part,  toujours préféré refuser l’invitation.

On s’est quand même en général bien marrés sur la route mise en part quelques petites frayeurs. Les gens restent amusants. Quentin avait parfois envie de leur lancer des pierres mais on se rend bien compte qu’ils est impossible de vraiment changer leur habitudes.  La prudence et le bon sens sont donc de mise à chaque instant.

 

Posted in Kirghizistan | 1 Comment

Autour du lac Issyk-Kul

Pour parachever notre tournée kirghize, nous nous devons encore de visiter la principale destination touristique du pays: le lac Issyk-Kul. Déjà à l’époque soviétique, le lac était une destination prisée des habitants de toute l’URSS. Après un passage à vide, il est devenu une destination phare pour les riches kirghizes, russes et kazakhes qui séjournent dans des resorts façon Turquie ou Egypte.

Le lac Issyk-Kul

Le lac Issyk-Kul

Pour nous, c’est d’abord un peu de plage et la perspective d’étapes plutôt plates qui nous intéresse. En plus, des endroits comme Karakol sont d’assez agréables étapes et devraient nous permettre de varier un peu en faisant un peu de marche dans le Tian Shen.

Depuis quelques jours, on se balade à quatre, avec Rahel et Jürg, qui vont tranquillement sur leur 55’000 kilomètres autour du monde en vélo. Ils ne manquent pas d’histoires intéressantes sur leur voyage et ils ont fait en vélo pas mal d’endroits où on avait passé en 2008, comme Chachapoyas ou la traversée Villa O’higgins – El Chaltén

Le tour du lac est assez varié: la côte Sud est très peu touristique: à l’exception de quelques villages comme Tamga, on ne voit pas un hôtel, ou plutôt “Pensionat” comme ils les appellent par ici. En allant se baigner à Tamga, on a la plage presque pour nous jusque vers 15 heures, moment où les vacanciers russes et kazakhes sortent de leur torpeur et envahissent la plage avec bouées et bouteilles de vodka.
Au bout du lac, la ville de Karakol nous ramène à la civilisation, et aussi à l’architecture soviétique dans tous ses excès. La ville s’est développée à l’époque de l’URSS comme centre administratif et militaire (tests de torpilles dans le lac) et présente quelques beaux bâtiments “made in USSR”. Malheureusement pour nous, le temps

Les oies sont de sortie

Les oies sont de sortie

n’est pas au beau fixe et nous empêche d’aller marcher dans la région, qui en vaudrait pourtant la peine.

Après quelques jours de grisaille, on doit même se résoudre à reprendre la route sous la pluie. Le soleil est cependant de retour pour notre arrivée à Cholpon-Ata, la Mecque du tourisme balnéaire en Asie Centrale. A l’époque soviétique, on venait de Moscou bronzer ici en été car la température y est bien plus agréable qu’à la mer Caspienne.

Cholpon-Ata

Cholpon-Ata

Heureusement pour nous, la saison se termine et les offres de chambres sont très nombreuses… L’endroit est assez incroyable, avec resorts, bars et discothèques pour tous les goûts. Mais le plus

insolite est le bronzage debout à la soviétique, un art qui demande plus d’entraînement qu’il n’y paraît.

Posted in Kirghizistan | 5 Comments

De Och à Kochkor via le lac Song-Köl

Après Och, notre prochaine destination est le lac Song-Köl, un des sites les plus connus et les plus visités du Kirghizstan. Plusieurs routes s’y rendent, avec un niveau de difficulté très variable et pas toujours facile à évaluer. On s’est décidé pour un parcours plutôt “facile”, via la route principale pour Bishkek et la vallée de Suusamyr.

Les premiers jours au départ d’Och se passent dans la brûlante vallée du Fergana, partagée avec l’Ouzbékistan. Comme on a pas de visa pour l’Ouzbékistan, on se tape deux jours de détour en longeant la frontière. Après cet échauffement, la route bifurque dans la vallée de la rivière Naryn en direction du lac de Toktogul, le plus grand lac artificiel du pays. Ça sonne plus comme le nom d’un méchant dans Albator, mais Toktogul est un poète Kirghize.

On fait les foins

On fait les foins

La couleur bleu-clair du lac contraste radicalement avec les plaines jaunies et les montagnes qui l’entourent. Pour nous, il représente de nouveau un jour de “détour” pendant lequel on se dit qu’ils pourraient quand même organiser un bac pour la traversée…

Après Toktogul, la route du col serpente dans une vallée étroite qu’ont choisie des dizaines d’apiculteurs pour poser leur ruches et vendre leur miel. Un peu plus haut, c’est les nomades, leurs yourtes et leurs chevaux qui les remplacent. Le col est atteint après quelques kilomètres plus raides et on entame la descente dans une large vallée plantée de centaines de yourtes proposant toutes du koumis, le fameux lait de jument fermentée, aux automobilistes.

Une nuit de camping parmi les yourtes et on repart vers Suusamyr. On croise pas mal de cyclistes sur le chemin dont certains qu’on connaît déjà, comme Pawel le polonais. A Suusamyr, comme prévu, on trouve le homestay du CBT

Yourtes highway

Yourtes highway

(Community Based Tourism). Les gens reçoivent les touristes chez eux, et les nourrissent pour un prix modique d’environ 20 CHF la nuit. En principe, ils sont adorable, la nourriture est trop copieuse et on a toujours le loisir de voir comment ils vivent, ce qui est chaque fois très intéressant.

De Suusamyr, on suit la vallée du même nom pendant quelques jours, jusqu’à Kyzart, où on doit trouver un chemin de jeep pour le lac Song-Köl. Deux cyclistes français nous confirment l’existence de la piste, qu’ils ont utilisée pour redescendre du lac. C’est souvent le seul moyen pour connaître l’état des routes car la carte est à peu près inutilisable. Par exemple, il est impossible de savoir quelle route est asphaltée ou non, ce qui pour les cyclistes, représente quand même une certaine différence…

Avec une carte dessinée à la main par les propriétaires du guesthouse de Kyzart, on démarre la montée vers le Song-Köl à quatre, accompagnées de Rahel et Jürg, qu’on a retrouvés (pour la troisième fois du voyage) dans la vallée de Suusamyr. Un peu

Encore sur la piste

Encore sur la piste

aidés par le GPS et les paysans, on entame la montée vers le lac et assez rapidement on doit déclarer forfait devant la pente à 26%. La journée se termine et toujours pas de lac en vue, on se décide donc à planter la tente. On comprend mieux les locaux qui nous ont dit: “La piste peut être parcourue en 4×4, mais seulement à la descente“.

Le lendemain, après 1h30 à pousser les vélos, on arrive enfin au col et on peut apercevoir le lac, entouré de yourtes, chevaux et toute la ribambelle habituelle de bétail divers. Quelques kilomètres dans le cadre idyllique du Song-Köl et on trouve, comme prévu, le camp de yourtes CBT au nord-est du lac qui nous hébergent et nous nourrissent avec le poisson fraîchement péché.

Pour terminer le trip, un petit col et 70 km de descente – ponctuée d’arrêts icecream / fanta, dès qu’on repère un congélateur – nous permettent de rejoindre Kochkor, où un jour de pause bien méritée nous attend.

Posted in Kirghizistan | 1 Comment

Notre deuxième STAN

Nous voilà curieux de découvrir un nouveau pays. Est-ce que nous allons toujours et encore manger du mouton? Est-ce que les toilettes seront toujours dans la cabane au fond du jardin. Est-ce que nous trouverons des magasins un tout petit mieux achalandés?

Nous avons assez vite réponse à nos questions et sans grand étonnement. Rien n’est très différent si ce n’est que les magasins sont remplis de bouteilles de vodka. Le mouton, lui,  sera encore au menu pour un moment. Et pour les toilettes tant pis on s’y était fait et pour les picniques, nous continuerons avec nos sandwichs tomates mayonnaise.

A Sary-Tash, on retrouve quelque peu la civilisation et la circulation. Les camions font route pour la Chine. Quelques touristes attendent de pouvoir passer la frontière – fermée le dimanche – pour rejoindre Kashgar. Nous admirons les magnifiques montagnes dont le fameux Pic Lénine. Cela nous démange un peu, mais cela sera pour une prochaine fois!

Yourte à l'horizon

Yourte à l’horizon

Nous, ce qui nous attend c’est une route asphaltée jusqu’à Och avec bien sûr encore un col à 3600 mètres avant de profiter de la descente. Nous gravissons le col qui en cache un autre mais la montée est, pour une fois, un peu plus facile. Nous sentons les globules rouges accumulés! Il s’agit encore pour le moment d’une piste que les camions chinois vides dévalent à une vitesse impressionnante. A nous de se méfier des jets de pierre. Des enfants nous attendents au col. Après une courte séance photos, nous dévalons la pente en travaux. Les chinois sont entrain de construite un long serpent bien asphalté. Encore quelques kilomètres et nous voilà sur l’asphalte. Nous pouvons à nouveau admirer le paysage. Il y a des yourtes dans tous les coins. Les chevaux sont en liberté tout comme les autres troupeaux de moutons, chèvres et vaches.

Nous avons l’impression d’être sur une patinoire et que cela va tout seul. Pourtant, il faut quand même encore pédaler mais nous apprécions beaucoup de ne plus être secoué tel un prunnier. Ainsi, nous roulons 115km sans trop de peine! Nous croisons deux couples de cyclistes qui font le trajet en sens inverse, de quoi échanger quelques infos et encouragements.

Posted in Kirghizistan | 4 Comments

Pamir Highway: de Murghab au Kirghizstan

Après une pause méritée à Murghab on est prêts à reprendre la route vers le nord, direction Sary-Tash au Kirghizstan. Il n’est pas non plus nécessaire de trop nous pousser pour quitter Murghab, étant donné le peu d’activités et le côté post guerre nucléaire de l’endroit. La ville avait été créée comme poste militaire par les russes et périclite pas mal depuis la dissolution de l’URSS.

Pour nous comme ordre de marche: un col à 4655m, quelques centaines de kilomètres et un peu de camping. Dès le premier jour, un petit rappel que l’on est en haute montagne: grosses intempéries pendant la nuit et un réveil rafraîchissant, la tente recouverte de 10cm de neige fraîche… Ça promet, surtout que le sommet de notre trip au Pamir: le col d’Ak-Baital (le cheval blanc) nous attend dès qu’on a terminé de plier la tente.

Tiens, il a neigé

Tiens, il a neigé

Fidèle à la légende, le col du cheval blanc est un peu capricieux et on en aperçoit la crinière, prenant la forme d’une tempête de neige et de vent. Bien essouflés et la tête tournant pas mal, on finit quand même par vaincre la bête. Comme récompense, nous avons quand même droit à 20km de piste en tôle ondulée et40km de vent pleine face.

Karakol village

Karakol village

Arrivés à Karakol, quelques touristes italiens ont pitié de nous et nous ravitaillent en vitamines et autres médocs (on fait du vélo, après tout). Un jour de pause (et de consommation desdites vitamines) est nécessaire pour nous remettre d’aplomb, mais heureusement, l’excellente nourriture du Homestay et le cadre incroyable nous permettent un repos bien mérité. Le lac de Karakol, créé par un impact de météorite, est un des points forts de la Pamir Highway: Sa couleur bleue azur ou vert émeraude – selon le temps – et le massif du Pamir Alaï (Pyramid Peak) en arrière plan font le bonheur de tout ce qui transporte un appareil de photo.

Après Karakol, nous attendent deux postes de douane séparés par un no man’s land de 20km. Les légendes urbaines courent sur les douaniers, et on s’attend donc a passer plusieurs heures à présenter nos vélos, négocier un gros bakshish ou encore camper dans le no man’s land…

En fait, on nous a indiqué une ferme pour dormir en plein no man’s land, qui du coup en perd un peu de son cachet. Ladite ferme, quant à elle, n’en manque pas, de cachet: troupeau de yaks, pièces de viande pendues au plafond qui finissent dans la soupe, kéfir et double crème à tous les repas…On est aussi pas mécontents de ne pas camper, vu qu’il recommence à neiger.

La vue du col

La vue du col

Les douaniers tadjiks ont été extrêmement sympa et le lendemain, leur voisins kirghizes rivalisent de sympathie avec nous. En 20 minutes, le passage de frontière est poutzé, y compris la saisie dans un computer tout neuf et pour nous c’est Viva la Kirghizie!

Vent dans le dos, on met le cap sur Sary-Tash sans oublier de se retourner de temps en temps pour admirer le superbe massif du Pamir qu’on vient de quitter.

 

 

Posted in Kirghizistan, Tadjikistan | 3 Comments

Och, terre kirghize

Après avoir parcouru plus de 1200km et transpiré 12340 mètres de dénivelé, nous nous retrouvons a Och. Notre deuxième point de ravitaillement après Khorog. Quelques jours de repos bien mérités avant de reprendre la route. Nous en profitons pour recharger les batteries. Je n’ose pas vous dire les kilos perdus surtout pour Quentin!

Nous retrouvons à nouveau des chaleurs plus qu’estivales. Il faudra se lever tôt ces prochains jours pour pouvoir rouler sans finir complètement liquéfié. Nous profitons de plusieurs douches et surtout d’agréables shampoings à l’eau courante.

En arrivant à Och, on ne manque pas de nous indiquer les Kirghizes et les Ouzbèkes qui se différencient par le type de chapeau. Puis nous assistons au désolant spectacle des maisons brulées, des vitres cassées. Des émeutes ont eu lieu en juin 2010 faisant plus de 400 morts et 80’000 déplacés.

Nous avons croisé des jeeps de MSF qui assistent toujours les réfugiés dans les camps. Le problème n’est malheureusement toujours pas réglé et ce qui s’est passé il y a un an laisse encore de grosses cicatrices. Les procès devant condamner les acteurs du massacre ne semblent pas se passer non plus de manière tres impartiale.

Les derniers événements (revolution d’avril 2010 à Bichkek et les émeutes d’Och) sont les signes d’une grande instabilite politique, économique et ethnique.

Le Kirghizistan est un pays indépendant depuis 1991. Les nomades retrouvent leurs traditions ancestrales qui avait étées interdites pendant l’ère soviétique. Sur la route de Sary Tash, nous avons admiré une quantité impressionnante de yourtes entourées de troupeau de chèvres, yaks et chevaux en liberté. Nous nous réjouissons de pouvoir y loger.

Les premières élections présidentielles libres auront lieu a la fin du mois d’octobre, nous espérons que cela se passera bien pour le pays.

Posted in Kirghizistan | 3 Comments

A vélo au Tadjikistan

Encore un col

Encore un col

Voilà c’est fait, nous avons réussi à gravir tout ces cols, affronter le vent de face, garder le sourire quand la qualité de la route te secoue comme un prunier. Nos vélos ont tenu le coup tout comme les sacoches qui y sont restées accrochées. Nous sortons sain et sauf de cette magnifique traversée du Tadjikistan et de cette fameuse Pamir Highway. De quoi verser une petite larme, à nouveau, au passage du dernier col à 4280m après le poste frontière tadjik.

Cette fameuse traversée à travers une région également appelée le toit du monde est extraordinaire. Jusqu’à Murghab, nous faisons route avec quelques camions chinois qui ne manquent jamais de nous saluer ou de nous ravittailler en eau au besoin. Les camionneurs qui ne semblent pas toujours comprendre notre motivation, nous proposent de nous charger en nous voyant suer à la montée d’un col. Mais non, nous y arriverons tout seuls! Les touristes en jeep nous photographient discrètement derrière leurs vitres teintées. Les locaux s’arrêtent pour nous prendre, aussi ,en photo et discuter un moment!

A chaque arrivée dans un village et lors du passage près d’un yourte ou une ferme, ce sont des sourires, des levées de bras, une main droite sur le coeur, des enfants qui crient Ad kouda? (d’ou viens-tu?), des gens qui veulent t’inviter pour le thé ou pour dormir. Toute cette gentillesse nous font réellement oublier certains coups de pédale un peu pénibles!

Les paysages qui nous entourent sont magnifiques. Nous roulons sur des plateaux à 4000m et sommes entourés de montagnes à plus de 6000m d’altitude. La qualité de la route est assez variable bien qu’en majorité asphaltée. Nous nous étonnons de voir qu’il y a plus de partie goudronée que de Douchanbé à Khorog. Car les habitants, eux, semblent vraiment avoir été oubliés du reste du monde. Les maisons sont en très mauvais état d’extérieur. L’intérieur est plus soigné: Il y a des tapis partout, un petit seau suspendu avec parfois un robinet pour se laver un peu, une cuisine basique avec un fourneau chauffé à la bouse de yak. L’électricité est rare et souvent fournie par un petit panneau solaire. Les gens ne possèdent quasi aucun bien. Il y a parfois une TV dans un coin et une vieille Lada devant la porte. Le régime alimentaire est également bien pauvre dans ces régions ou pas grand chose ne pousse. Quand il y a un magasin ou un bazar comme a Murghab, les rayons sont quasi vides. On trouvera toujours des tas de bonbons mais il y a vraiment très peu de nourriture consistante.

Les soirées au mois de juillet sont déjà bien fraîches. Nous avons de la peine à imaginer que ces gens supportent, dans ces conditions, des températures pouvant descendre jusqu’à -40° en hiver.

Posted in Tadjikistan | 5 Comments

Pamir Highway: direction Murghab

Nous y voilà donc: sur la fameuse Pamir Highway, en direction de Murghab, où on tournera en direction du nord et du Kirghizstan. Mais d’abord, le programme se résume comme suit: la qualité de la route est incertaine, l’altitude par contre, est certaine: plus de 4000m.

Ce n’est donc pas pour rien que cette route a la réputation d’être, avec la Karakorom Highway (Chine-Pakistan), la plus difficile du monde en vélo.

Comme on a décidé de prendre la route principale, sans faire le détour par la Wakhan Valley, le début du parcours de Khorog se fait sans trop de soucis. La première nuit est passée à l’hôpital, mais uniquement parce qu’on à demandé où il était possible de

La Gunt Valley

La Gunt Valley

dormir, et qu’après nous avoir offert le thé, le chef de l’hôpital nous a simplement proposé de dormir dans une chambre… Encore un exemple de l’extrême hospitalité des Tadjiks.

Pour continuer sur le même ton, le lendemain on dort au… sanatorium de Jelandy, une sorte de bain thermal à la soviétique, avec curistes, bassins bouillants et plomberie bruyante. Après la cure, malheureusement se profile le premier col, qui va nous ouvrir les portes du plateau du Pamir. Comme pour presque tous les cols de la M41, la partie la plus élevée est en terre battue, parce que sinon ce serait trop facile.

Après une étape assez longue et difficile, malgré le vent dans le dos sur la fin, on arrive au village d’Alichur alors que le soleil couchant fait briller les maisons sur l’immense plaine. Même pas besoin de demander pour un homestay, on nous indique déjà le chemin…

Le lendemain, on a décidé de faire un peu plus court, un homestay étant indiqué avant Murghab. En démarrant on croise trois français en train de pester contre le vent: c’est vrai que tant qu’on l’a dans le dos, on a tendance à un peu oublier le vent, mais dès qu’il tourne, et qu’il commence à nous rendre fous chaque fois qu’on regarde le compteur et qu’on doit monter une dent de plus, on en devient presque fous.

Le homestay indiqué à Mamazair sur la carte a plus l’air d’une ruine qu’autre chose, mais les propriétaires sont sympa et compensent largement l’aspect extérieur. Après s’être reposés quelques minutes, on sort faire un tour et on se retrouve entourés d’une trentaine de yaks attendant la traite. C’est bon signe, car il y aura certainement un peu

La traite des Yaks

La traite des Yaks

de kéfir pour le repas. Malgré les nombreuses vaches, chèvres et yaks, le fromage est quasiment inexistant au Tadjikistan, et on le regrette…

Le lendemain, étape courte et en descente vers Murghab, le plus grand village de l’est du Pamir. On y fait une pause pour se reposer et acheter un peu à manger car il  n’y aura pas toujours de villages (et magasins)  sur la suite du parcours. Murghab est un des endroits les plus désolés que j’ai eu  l’occasion de visiter. La poussière vole et on se croirait dans un western. Il y a un petit marché dans quelques containers et un cybercafé avec un ordinateur. Bref, on s’y ennuie assez vite. Mais au moins, en vélo, on peut décider quand on veut en partir: les touristes en bus sont condamnés à aller attendre au marché qu’une jeep pour le Kirghizstan se remplisse.

Posted in Tadjikistan | Comments Off