Après Och, notre prochaine destination est le lac Song-Köl, un des sites les plus connus et les plus visités du Kirghizstan. Plusieurs routes s’y rendent, avec un niveau de difficulté très variable et pas toujours facile à évaluer. On s’est décidé pour un parcours plutôt “facile”, via la route principale pour Bishkek et la vallée de Suusamyr.
Les premiers jours au départ d’Och se passent dans la brûlante vallée du Fergana, partagée avec l’Ouzbékistan. Comme on a pas de visa pour l’Ouzbékistan, on se tape deux jours de détour en longeant la frontière. Après cet échauffement, la route bifurque dans la vallée de la rivière Naryn en direction du lac de Toktogul, le plus grand lac artificiel du pays. Ça sonne plus comme le nom d’un méchant dans Albator, mais Toktogul est un poète Kirghize.
On fait les foins
La couleur bleu-clair du lac contraste radicalement avec les plaines jaunies et les montagnes qui l’entourent. Pour nous, il représente de nouveau un jour de “détour” pendant lequel on se dit qu’ils pourraient quand même organiser un bac pour la traversée…
Après Toktogul, la route du col serpente dans une vallée étroite qu’ont choisie des dizaines d’apiculteurs pour poser leur ruches et vendre leur miel. Un peu plus haut, c’est les nomades, leurs yourtes et leurs chevaux qui les remplacent. Le col est atteint après quelques kilomètres plus raides et on entame la descente dans une large vallée plantée de centaines de yourtes proposant toutes du koumis, le fameux lait de jument fermentée, aux automobilistes.
Une nuit de camping parmi les yourtes et on repart vers Suusamyr. On croise pas mal de cyclistes sur le chemin dont certains qu’on connaît déjà, comme Pawel le polonais. A Suusamyr, comme prévu, on trouve le homestay du CBT
Yourtes highway
(Community Based Tourism). Les gens reçoivent les touristes chez eux, et les nourrissent pour un prix modique d’environ 20 CHF la nuit. En principe, ils sont adorable, la nourriture est trop copieuse et on a toujours le loisir de voir comment ils vivent, ce qui est chaque fois très intéressant.
De Suusamyr, on suit la vallée du même nom pendant quelques jours, jusqu’à Kyzart, où on doit trouver un chemin de jeep pour le lac Song-Köl. Deux cyclistes français nous confirment l’existence de la piste, qu’ils ont utilisée pour redescendre du lac. C’est souvent le seul moyen pour connaître l’état des routes car la carte est à peu près inutilisable. Par exemple, il est impossible de savoir quelle route est asphaltée ou non, ce qui pour les cyclistes, représente quand même une certaine différence…
Avec une carte dessinée à la main par les propriétaires du guesthouse de Kyzart, on démarre la montée vers le Song-Köl à quatre, accompagnées de Rahel et Jürg, qu’on a retrouvés (pour la troisième fois du voyage) dans la vallée de Suusamyr. Un peu
Encore sur la piste
aidés par le GPS et les paysans, on entame la montée vers le lac et assez rapidement on doit déclarer forfait devant la pente à 26%. La journée se termine et toujours pas de lac en vue, on se décide donc à planter la tente. On comprend mieux les locaux qui nous ont dit: “La piste peut être parcourue en 4×4, mais seulement à la descente“.
Le lendemain, après 1h30 à pousser les vélos, on arrive enfin au col et on peut apercevoir le lac, entouré de yourtes, chevaux et toute la ribambelle habituelle de bétail divers. Quelques kilomètres dans le cadre idyllique du Song-Köl et on trouve, comme prévu, le camp de yourtes CBT au nord-est du lac qui nous hébergent et nous nourrissent avec le poisson fraîchement péché.
Pour terminer le trip, un petit col et 70 km de descente – ponctuée d’arrêts icecream / fanta, dès qu’on repère un congélateur – nous permettent de rejoindre Kochkor, où un jour de pause bien méritée nous attend.