Nous avons rejoint la petite ville de Khiva, plantée au milieu du desert, en taxi collectif: plus vraiment le choix car le temps commence à nous manquer. Nous l’avons pas trop regretté: la route est en travaux et ils ont rien trouvé de mieux que de détruire l’ancienne avant de construire la nouvelle. C’est une véritable catastrophe, il faut 9 heures pour parcourir 500km. Comme d’habitude, le chauffeur avait du recevoir son permis dans un paquet surprise. Il n’a jamais été capable de s’arrêter où il voulait! Il semblait pas non plus réaliser que sur les nids de pouls, il vaut peut-être mieux ralentir.
De nombreux routiers font le chemin jusqu’à la frontière de l’Afghanistan pour apporter de l’aide humanitaire en provenance de l’Europe ou de la Russie. Je tire mon chapeau aux chauffeurs qui roulent dans de telles conditions. La route sera terminée en 2015, mais il y a encore du boulot.
Nous découvrons la jolie petite ville Khiva au soleil couchant. Il y a un peu moins de touristes par ici, c’est très calme. Nous avons un peu de peine à trouver de quoi boire un petit verre. Les restos ferment très tôt et tout le monde semble rentrer une fois le soleil couché. Nous visitons à nouveau de belles mosquées et medersas, dans le cadre merveilleux de l’enceinte fortifiée de la ville.
Nous sommes toujours bien surpris lorsque nous sortons du circuit touristique, c’est-à-dire de la vieille ville, de constater l’état de délabrement des infrastuctures soviétiques: Les immeubles ne ressemblent à plus rien, le parc d’attraction n’est plus utilisé et on a l’impression qu’il a subi un attentat.
C’est un côté de ces pays que nous observons depuis 4 mois. On se demande comment fait-on pour laisser les choses se délabrer autant. On réfléchit un peu et on comprend vite!
Dans ces pays, l’argent n’est bien sur pas distribué très équitablement. Il s’agit aussi du pays ou nous ressentons le plus la dictature. La police est omniprésente et ne se gêne pas d’arrêter tout le monde à tout moment. C’est la première fois que dans un pays je redoute autant de passer à côté d’un gendarme. Pour les ouzbèkse, c’est encore moins facile et nous avons déjà vu quelques billets passer à travers une poignée de main.
Heureusement, en un mois nous n’avons eu aucun souci de ce genre. Au contraire, lorsque la police nous arrêtait c’était plutôt sympa.
Par contre suite à un problème de visa, nous avons eu à faire à l’administration et ce n’était pas très drôle. Nous n’avons pas fait les malins surtout quand le flic ne voulait pas nous aider. Il passait pas mal de temps au téléphone où le seul mot que l’on a compris était Backchich. Heureusement, avec beaucoup de patience, nous sommes arrivés à nos fins sans payer de supplément. Par contre, ce n’est pas le cas de tout le monde. Le policier possédait un iPhone qu’il ne pouvait pas avoir acheté dans son pays!
Nous ne pouvons pas trop critiquer la politique de ce pays ni le président car c’est interdit. Bien des ONG ont du quitter le pays et les journalistes internationaux ne sont pas bien vus. Ici, l’état contrôle et les gens ont pas de liberté d’expression. Les ouzbéks ne parlent pas de cette situation politique mais nous ressentons parfois une certaine tension. Il faut s’enregistrer dans les hôtels et collectionner des petits bouts de papiers ridicules que nous devrons peut-être présenter à la douane. Le gouvernement veut savoir où les touristes se promènent, mais laisse aux hoteliers la besogne de les contrôler. Certains hôtels n’ont d’ailleurs même pas le droit d’accueillir des étrangers.
Toujours aussi passionnants les détails sur les villes et pays visités. On se réjouit de vous revoir et d’entendre tout cela de vive voix.
A tout bientôt
Irène
Merci de nous avoir fait partager autant de belles choses…..
Nous vous souhaitons un bon retour……
Au plaisir de vour voir tout bientôt.
Flo-San-Léo-Luc