Après une pause méritée à Murghab on est prêts à reprendre la route vers le nord, direction Sary-Tash au Kirghizstan. Il n’est pas non plus nécessaire de trop nous pousser pour quitter Murghab, étant donné le peu d’activités et le côté post guerre nucléaire de l’endroit. La ville avait été créée comme poste militaire par les russes et périclite pas mal depuis la dissolution de l’URSS.
Pour nous comme ordre de marche: un col à 4655m, quelques centaines de kilomètres et un peu de camping. Dès le premier jour, un petit rappel que l’on est en haute montagne: grosses intempéries pendant la nuit et un réveil rafraîchissant, la tente recouverte de 10cm de neige fraîche… Ça promet, surtout que le sommet de notre trip au Pamir: le col d’Ak-Baital (le cheval blanc) nous attend dès qu’on a terminé de plier la tente.
Fidèle à la légende, le col du cheval blanc est un peu capricieux et on en aperçoit la crinière, prenant la forme d’une tempête de neige et de vent. Bien essouflés et la tête tournant pas mal, on finit quand même par vaincre la bête. Comme récompense, nous avons quand même droit à 20km de piste en tôle ondulée et40km de vent pleine face.
Arrivés à Karakol, quelques touristes italiens ont pitié de nous et nous ravitaillent en vitamines et autres médocs (on fait du vélo, après tout). Un jour de pause (et de consommation desdites vitamines) est nécessaire pour nous remettre d’aplomb, mais heureusement, l’excellente nourriture du Homestay et le cadre incroyable nous permettent un repos bien mérité. Le lac de Karakol, créé par un impact de météorite, est un des points forts de la Pamir Highway: Sa couleur bleue azur ou vert émeraude – selon le temps – et le massif du Pamir Alaï (Pyramid Peak) en arrière plan font le bonheur de tout ce qui transporte un appareil de photo.
Après Karakol, nous attendent deux postes de douane séparés par un no man’s land de 20km. Les légendes urbaines courent sur les douaniers, et on s’attend donc a passer plusieurs heures à présenter nos vélos, négocier un gros bakshish ou encore camper dans le no man’s land…
En fait, on nous a indiqué une ferme pour dormir en plein no man’s land, qui du coup en perd un peu de son cachet. Ladite ferme, quant à elle, n’en manque pas, de cachet: troupeau de yaks, pièces de viande pendues au plafond qui finissent dans la soupe, kéfir et double crème à tous les repas…On est aussi pas mécontents de ne pas camper, vu qu’il recommence à neiger.
Les douaniers tadjiks ont été extrêmement sympa et le lendemain, leur voisins kirghizes rivalisent de sympathie avec nous. En 20 minutes, le passage de frontière est poutzé, y compris la saisie dans un computer tout neuf et pour nous c’est Viva la Kirghizie!
Vent dans le dos, on met le cap sur Sary-Tash sans oublier de se retourner de temps en temps pour admirer le superbe massif du Pamir qu’on vient de quitter.
Ouh là là, c’est du sport ces passages de col et ces routes. Mais ça en vaut la peine d’après le récit et les photos. On se réjouit d’en apprendre plus sur ces contrées inconnues. Merci de nous faire partager cette aventure.
Beaucoup de plaisir pour la suite et gros bisous.
Chère Sylvie, cher Quentin,
Je viens de lire votre parcours en Asie – époustouflant !
Comment faîtes-vous pour avoir autant la pêche ? Je n’aurais jamais pensé qu’un tel itinéraire pouvait être parcouru par des cyclistes non professionnels mais je suppose que vous vous êtes entraînés à la dure…
Les paysages sont splendides et vous n’avez sans doute pas assez d’yeux pour tout voir vu l’état des routes.
Question nourriture, il ne faut pas être trop difficile non plus et il faut savoir s’adapter. Je vous félicite pour votre courage et votre endurance. De plus, vous prenez encore le temps de narrer si bien votre expédition. Fantastique !
Alors bonne continuation, sans trop de vent et sans aucune turista.
Meilleures pensées du Val-de-Ruz si tranquille …
Suzy
Wat een plaatjes, schitterend!