Le Tadjikistan

Pourquoi le Tadjikistan et bien je ne sais toujours pas trop comment nous est venu l’idée de venir visiter ce pays, de plus à vélo. Pour le moyen de transport, aucun regret nous trouvons que c’est le meilleur et si cela était à refaire, on repartirait ainsi, malgré les difficultés physiques et d’organisation.

Pour le pays, c’est l’idée de la Route de la Soie qui nous a motivé et ensuite le fait que ce n’est pas trop touristique. C’est le cas de le dire, on a vraiment croisé peu de monde. Ce n’est d’ailleurs pas toujours facile et idéal au niveau logistique (transports, hôtels, restaurants, cartes, routes, moyens de communication, etc).

Nous venons de découvrir un pays méconnu mais tellement magnifique. Les gens méritent d’être rencontrés et paysages n’attendent qu’à être exploré. Ce manque d’infrastructures touristiques permet aussi au Tadjikistan de garder ce charme authentique.

Le Tadjikistan avec une population de 7 millions d’habitants est l’Etat le plus pauvre de l’ex-URSS. Le pays a très peu de richesses à exploiter. Ils exportent un peu de coton et d’aluminum. Une guerre civile qui a éclaté après la dissolution de l’URSS et a duré jusqu’en 1997 n’a pas aidé. Nous avons vraiment l’impression que les soviétiques sont partis en laissant le pays à l’abandon. Les Tadjiks bénéficient de l’aide humanitaire et heureusement. Nous avons à plusieurs reprises entendu parlé du fameux Aga Khan qui investit énormément dans cette région, et aussi au nord de l’Afghanistan

Nous avons souvent logé dans des maisons tenues par des femmes dont les maris, et les fils travaillent en Russie. Ces travailleurs sont estimés à un million et rapportent 40% de l’argent du pays.

Un autre grand sujet dont nous avons pu discuter est celui du trafic de drogue. L’Afghanistan étant juste à côté, le Tadjikistan est considéré comme le plus pays de transit le plus important de l’héroïne et l’opium. Nous n’avons rien vu si ce n’est de belles villas étonnantes, et des Mercedes flambant neuves! Certains quartiers de Dushanbe sont reconnus.

Le Tadjikistan dépense 40% de son budget dans les forces armées pour protéger ses frontières et démanteler les réseaux des trafiquants. Le pays doit aussi éviter la montée de courants islamistes de l’Afghanistan ou du Pakistan voisins!

Dans une auberge à Karakul, nous avons passé une soirée avec un groupe de Français accompagné d’un guide russe. A la douane, ils avaient du embarquer un militaire des forces spéciales qui rentrait à Dushanbe après avoir passé un mois dans les montagnes. Il s’agissait d’un sniper agissant contre les réseaux de trafique de drogue. Pour la petite histoire, il s’occupe de débusquer la marchandise traversant le pays à dos d’âne. Les snipers tirent sur les ânes, les passeurs partent en courant et la suite, et bien on a pas compris! Malgré quelques verres de vodka, on n’a pas eu plus de détails…

Posted in Tadjikistan | 1 Comment

Douchanbé – Khorog: le prologue

Pendant que les choses sérieuses semblent commencer pour le tour de France, nous en sommes pour notre part seulement au prologue.

Ceci dit, c’est un prologue digne de ce nom: 520 km,  un col à 3250m et une route dont l’état est plus qu’incertain. Une fois les vélos montés, on met donc les voiles en direction de Khorog via le col de Sagardasht. Les deux premiers jours sont à classer dans la catégorie “échauffement”, malgré les 40° à l’ombre: le bitume est d’excellente qualité et on peut donc bien avancer.

Malheureusement, dès le troisième jour et presque comme prévu la route se transforme: un kilomètre de lit de rivière, un kilomètre de nids de poule géants. La montée du col se fait presque entièrement sur de la pierraille poussiéreuse. Heureusement pour nous, il y a un Choikhona (restaurant) au milieu de la montée qui nous permet une pause très largement méritée. Arrivés en haut du col, vers 17h30, on aurait presque envie de planter la tente dans le coin, surtout qu’il reste 40km de descente jusqu’au prochain village. Un vieux panneau rouillé indiquant “mines” et les employés de la FSD nous en dissuadent assez facilement. C’est donc parti pour l’option 2: la descente vers Kalai-Khumb, le prochain village. Il nous faudra quand même trois heures pour 40 km de descente…

La montée au col de Sagardasht

La montée au col de Sagardasht

Un jour de pause n’est donc pas de trop le lendemain. Heureusement le homestay est sympa et il y a même une douche chaude et une plateforme en surplomb de la rivière pour glander (une activité très importante ici). Depuis la terrasse on aperçoit aussi, de l’autre côté de la Panj River, l’Afghanistan, qu’on aura encore le temps de contempler étant donné que la route suit la frontière jusqu’à Khorog.

La route pour Khorog

La route pour Khorog

En parlant de route, on peine presque à le croire, mais le bitume est de retour et on peut enfin avancer à un peu plus de 10km/h de moyenne. Les derniers jours jusqu’à Khorog sont donc plus faciles: suivre la rivière, éviter les nids de poule et ne pas oublier de faire coucou aux enfants qui nous font signe depuis le chemin, côté afghan. On a aussi un peu plus le loisir d’admirer le paysage: la route serpente au bord de la Panj River entre d’impressionnantes falaises de presque 2000m. De temps en temps on peut observer par une vallée latérale un sommet enneigé de plus de 5000m.  On ne regrette donc pas une minute de ne pas avoir chargé nos vélos sur une jeep pour ce “prologue”.

Posted in Tadjikistan | 8 Comments

Que du bonheur

C’est peut-être difficile à croire vu les km avalés jusqu’à ce jour et les dénivelés transpirés.  Et oui 525 km avec 7555m de montées cela se fait pas tout seul. De plus, la chaleur ne nous a pas toujours aidés. On se souviendra longtemps de la sensation de coup de chalumeaux. Lorsque tu essayes de pédaler sur des tas de pierres avec une pente de 15% et bien tu dégustes!!! Quand il te reste 1440m de dénivelé et que le goudron est parti depuis plusieurs années de la route, tu te poses vraiment la question si ce col, tu vas le passer! Et quand tu passes de l’autre côté de celui-ci, tu croises les doigts pour que les freins tiennent le coup, tout comme tes avant-bras.

Sinon, on découvre ce pays avec énormement de plaisir. Les Tadjiks sont fabuleux, si accueillants. On nous offre à tout moment un morceau de pastèque, du thé, de quoi nous asseoir. Les chauffeurs de camions, qui ne vont pas beaucoup plus vite, ont toujours un geste d’encouragement. Ils essayent, quand ils peuvent, de ne pas mettre plein gaz lorsqu’ils nous dépassent. C’est sympa car nous avalons déjà pas mal de poussière. Lorsque nous passons dans les villages, les gens nous saluent poliment, nous encouragent et parfois même nous donnent un petit coup de pouce. C’est très émouvant de traverser un village, on a vraiment l’impression d’être célèbre par moment. Lors d’une petite fête villageoise, une centaine de personnes, est venue nous saluer, plutôt sympa!

Nous dormons la plupart du temps chez les gens. Ce sont souvent des auberges plus ou moins organisées. C’est-à-dire que nous dormons dans leur salon. Même que nous ne nous comprenions pas vraiment, on arrive toujours à se débrouiller et passer de bons moments. Nous sommes tellement contents de pouvoir nous poser un moment que l’on se réjouit de ce que l’on peut nous offrir. Deux touristes nous ont, une fois, demandé le prix de la nuit. Je ne savais pas, car habituellement on paye le matin quand on part. En effet, peu importe, après une journée de vélo, trouver un repas et un lit nous suffit et de toute façon, les prix sont dérisoires ici.

Voyager en vélo permet  de découvrir un pays autrement. On s’arrête où on veut, quand on veut. Nous avons le temps d’admirer les paysages. Peut-être un peu trop quand cela n’avance pas et un peu moins quand nous devons garder les yeux collés à la route pour ne pas tomber.

Nous ne croisons pas beaucoup de touristes sur la route si ce n’est quelques grands voyageurs comme ce Japonais en route depuis 3 ans ou ces deux Suisses roulant depuis 2005…

Nous sommes depuis 3 jours a Khorogh pour faire une petite pause avant d’entrer dans le Pamir pour rejoindre le Kirghizstan et les hauts plateaux. Cette fois, on dort dans un hotel mais il n’y a pas grande différence si ce n’est qu’il est plus que plein de touristes à pied, en jeep ou à vélo. Le cycliste n’est pas une denrée rare dans la region. Certains partent pour des sacrées expéditions plutôt effrayantes. Nous échangeons quelques conseils et soignons quelques maux. Nos vélos sont heureusement en très bon état même s’ils n’ont vraiment pas été ménagés.

Demain départ pour Murghab, à nous les cols d’altitude!!!

 

 

 

 

 

Posted in Tadjikistan | Comments Off

Bioflorin

Bioflorin peut sponsoriser bien des touristes dans ce pays. Chaque personne croisée est restée malade durant quelques jours. Le niveau d’hygiène est en effet assez limité. Nous avons l’eau courante uniquement dans la capitale. Les femmes vont chercher l’eau à la rivière ou au puit. Heureusement, les ONG sont bien présentes dans ce pays et essayent d’apporter de l’eau potable.

Quentin souffre toujours d’une vilaine tourista ce qui n’est pas l’idéal à vélo!

Concernant les repas, on s’attendait a pire vu ce que nous avions pu lire. On déguste de bonnes pastèques, des abricots bio (pour de vrai), des jus de griottes… Les plats de consistance se limitent souvent à une soupe assez grasse avec peut-être un petit bout d’os entouré d’un peu de viande si on a de la chance. On mange plus volontiers du Plov qui est un plat de riz, toujours assez gras, avec des carottes et un peu de viande. La nourriture n’est pas très variée mais ça va! Il faut dire que le pays est assez pauvre et les gens vivent principalement de leur culture qui est parfois assez maigre.

Les magasins sont difficiles à trouver et leur étalage parfois souvent assez vide. On saute volontiers sur un snickers périmé caché dans un coin. Le RC Cola, la version coca du pays est pas si mal et nous donne un bon coup de fouet bien utile, parfois.

 

Posted in Tadjikistan | Comments Off

Va falloir Pedaler

Cette fois on y est!!!

A la question si souvent posée avant notre départ: Mais pourquoi l’Asie Centrale? Nous ne savions plus trop quoi répondre… et quand on nous disait mais vous êtes fous à vélo et bien on se disait ouaih, peut-être!

Bon du coup on y répondra à la fin!

Notre arrivée à Douchanbé est un vrai plaisir. Les gens sont très accueillants et polis! Malgré que nous ne comprenions rien, on se sent plutôt bien. Nous n’avons malheureusement pas pu prendre le temps d’apprendre le russe ou le tadjike. C’est dommage mais certainement qu’après quelques temps, notre dictionnaire, nos connaissances d’allemand aidant et beaucoup de patience, on y arrivera. On se débrouille déjà pas si mal d’ailleurs!!!

Nous sommes arrivés au petit matin à l’aéroport de Douchanbé. Notre avion s’est parqué à côté de ceux de l’OTAN. Nous ne sommes pas si loin de l’Afghanistan. Le passage de douane s’est passé sans souci bien que nous n’avions pas assez de bras pour porter nos bagagges. Heureusement comme dans tout bon pays asiatique, un peu d’aide ne tarde pas à arriver. Par contre, c’est pour une fois dans le calme que deux taxis se sont chargés de nous emmener à l’hôtel. Merci au chauffeur qui n’a pas hésité à démonter sa voiture pour charger nos vélos qui se trouvaient dans des cartons encore entiers.

Il fait déjà chaud et nous nous félicitons d’avoir choisi un hôtel avec climatisation et une piscine. Nous ne sommes pas assez courageux pour profiter de cette dernière dont la couleur de l’eau la rend plus que douteuse.

Sieste étant faite, nous rejoignons le centre de la ville. Le soleil tape fort mais à l’ombre cela reste supportable. On se rend assez vite compte que la communication va être difficile et que des choses toutes simples comme prendre un taxi ou commander de l’eau ne sera pas toujours simple. On se fait même surprendre à ne pouvoir dire notre pays en Russe!

Douchanbé, capitale du Tadjikistan est une ville tranquille de 600′ooo habitants. Le centre est quadrillé d’énormes avenues entourées de batiments gigantesques. Cela ressemble beaucoup à l’architecture russe comme on pouvait se l’imaginer.

Nous faisons quelques emplêtes au marché. Nous ne résistons pas aux  étalages de fruits secs. Cela sera toujours utiles pour nos coups de fringuales. Dans les supermarchés, il n’y a pas grand choix. De plus, lire en cyrillique, c’est encore une autre affaire. Nous avons quand même réussi à acheter des soupes et du lait en poudre. Je crois que nous aurons quelques suprises pour agrémenter notre aventure.

D’ailleurs, l’aventure à vélo commence demain. Les vélos sont prêts et les saccoches pleines. Nous suivons les précieux conseils de cyclistes suisses rencontrés et prenons la directement la route M41 jusqu’a Khorogh. On devrait en avoir pour dix jours maximum. Je vous dis pas pour combien de km mais sachez qu’il ne s’agit bien sûr pas des belles routes d’Europe alors on va prendre notre temps….

Posted in Tadjikistan | 3 Comments

Welcome to Dushanbe!

On avait bien rit en lisant sur le net que des personnes avait mis plus de 3 heures pour emballer leur vélos…

Mais après environ… 3 heures pour le faire aussi, la descente du Danube, la traversée de la Turquie et de l’Iran ne semblaient plus une si mauvaise idée pour éviter l’avion. Ceci dit, l’emballage a résisté aux fameux lanceurs de bagages, on a aussi évité de peu 250.- d’excédent bagages – maximum 20 kg par sac – et on est donc fin prêts et déjà bien transpirants (37c) à Douchanbé (Dushanbe), capitale pastel du Tajikistan.

La ville, bizarrement,  semble grouiller de cyclistes suisses: déjà 4 rencontrés aujourd’hui: A part discuter pneus et parcours, on fait encore quelques achats pratiques et on se prépare psychologiquement pour le premier col: 3252m.

 

Posted in Tadjikistan | 11 Comments