Un nouveau pays de notre beau parcours à vélo…
Depuis le début de notre voyage, nous constatons l’influence plus ou moins positive de la colonisation soviétique mais aussi les conséquences de leur retrait.
L’époque soviétique qui, s’est terminée il y a 20 ans,a laissé d’importantes traces – certains diront des cicatrices. Nous sommes souvent frappés par d’énormes bâtiments sans aucun charme. Les immeubles d’habitations quant à eux sont souvent bien délabrés et manquent cruellement d’entretien. Quelques rénovations seraient vraiment plus que nécessaires. Les grandes avenues sont bien difficiles à traverser: le feu vert (quand il y en a un) n’est jamais assez long pour les piétons. Les grands hôtels soviétiques ont souvent une petite ambiance “Shining“. Les dames d’étages sont aussi glaciales que leurs couloirs! Lorsque l’on nous demande “combien de nuits?”, nous sommes bien contents de pouvoir répondre “une seule”. Heureusement, nous avons souvent la possibilité d’éviter ce type d’endroit et de trouver un accueil bien plus qu’agréable et souvent inespéré.
Le Kazaksthan est un gigantesque pays avec des steppes à perte de vue et dont la frontière Sud vient mourir sur les contreforts des Monts Célestes (Tian Shien). Des quatres pays que nous visitons, c’est indéniablement celui qui s’est le plus développé. Les changements sont assez flagrants, surtout dans les grandes villes. Beaucoup de très belles voitures et de routes en réfections. Les prix des hôtels, restaurants… sont bien plus élevés que chez les voisins. Le président du pays (un des hommes les plus riches du monde!) a de grands projets, qui sont souvent décrits sous la bannière Kazaksthan 2030. Le pétrole représentant 55% du budget de l’état, il y a aussi des moyens à disposition pour les réaliser.
Nous ressentons vraiment qu’il s’agit d’un pays en pleine évolution. Nous constatons aussi qu’il y a encore du travail pour amener ceux qui habitent dans les campagnes (pas d’eau courante, pas d’électricité en continu…) au niveau de confort d’Almaty ou d’Astana, la capitale.
Le musée des victimes de la répression que nous avons visité a Chimkent, nous a permis de nous remémorer les facettes plus sombres du régime soviétique. Le Kazakhstan était alors la république comptant le plus de goulags. Il y avait même un camp pour les femmes des dissidents, juste coupables par alliance, qui a compté plus de 20’000 habitantes. La sédentarisation forcée, projet stalinien, de cette nation de nomades a aussi générée une gigantesque famine dans les années trente: plusieurs millions de Kazakhs ont alors péri dans des conditions horribles.
Très peu de touristes visitent le Kazaksthan, encore moins à vélo. Les gens sont toujours très intrigués et intéressés. C’est très sympa de recevoir tous ces encouragements à coup de klaxons ou signe de la main. Les ouvriers des chantiers arrêtent leur travail pour nous saluer et faire aller tous les klaxons de leurs machines. Nous avons croisé un convoi militaire de plus de dix véhicules qui ont tous allumés, feux, sirènes et criés on ne sait quoi de leurs micros!
Les conducteurs Kazakhs roulent toujours aussi vite mais font un peu plus attention au pauvre cycliste qui pertube leur trajectoire. Ils font parfois tellement attention à nous qu’ils nous offrent boissons et vivres. Beaucoup crient par leur fenêtre “ATTTT KOOOUUUDAAAAAA”, qui nous rappelle une vieille pub de voitures:
Certains se rapprochent tellement et essayent de nous serrer le main en conduisant. Déjà que j’ai de la peine à taper dans celles que les enfants nous tendent au bord des routes, avec une voiture qui roule, je n’essaie même pas!
Encore un pays très intéressant que nous ne regrettons pas d’avoir visité.